Les Mille et une nuits est un recueil de contes populaires, d’origine persane et indienne, écrit en langue arabe. Les contes ont été écrits et réunis en recueil entre le VIIIe et le Xe siècle, avant d’être culturellement éclipsés et redécouverts au XVIIIe.

Il existe plusieurs manuscrits émanant de plusieurs sources culturelles, aussi est-il vain ou en tout cas difficile de déterminer un « canon », même s’il est certain que les Aventures de Sinbad le marin et Ali baba sont des ajouts postérieurs.

L’édition d’Antoine Galland (qui contient ces deux contes) a fait connaître les Mille et une nuits en France au début du XVIIIe siècle. Plusieurs traducteurs après lui (et jusqu’en 1991 avec l’édition Pléiade) ont fait connaître « leur » version des Mille et une nuits.

Edition de référence :

  • La Pléiade [par défaut]

En trois volumes, assez « fins » (en tout cas pour la collection ; plus de 1000 pages quand même…). Existe sous coffret.

Parution 2006.

Texte traduit, présenté et annoté par Jamel Eddine Bencheikh et André Miquel

De 61 € à 68 € le volume.

« L’Histoire d’Aladin ou la lampe merveilleuse » et « Histoire d’Ali Baba et de quarante voleurs, exterminés par une esclave » sont en appendice dans le troisième volume, dans la traduction d’Antoine Galland (1712 et 1717).

L’album 2005 de la Pléiade est consacré aux Mille et une nuits.

A vous de jouer maintenant !

Pour mémoire, l’édition citée est suivie de la mention [par défaut] qui apparaît s’il n’y a pas encore eu de discussion sur le sujet.

En commentaires, libre à vous de :

  • discuter des mérites et défauts des différentes éditions
  • de la place de l’auteur ou de l’oeuvre dans la culture de son temps
  • de l’importance de l’auteur ou de l’oeuvre pour un lecteur contemporain
  • de ce qu’il représente pour vous
  • des livres ou autres sources très recommandables pour comprendre l’auteur / l’oeuvre / son influence
6 réponses
  1. Domonkos Szenes
    Domonkos Szenes dit :

    Antoine Galland a fait plus que révéler les Mille et une Nuits en France – il ne s’agit pas de la simple traduction d’un livre qui n’existait pas avant lui sous la forme qu’il lui a donnée, mais, pour une bonne part, de « l’invention » au sens où un archéologue « invente » un trésor.

    A partir d’un noyau constitué par un recueil traduit d’un ouvrage persan perdu, il a rajouté des contes de provenance diverses, certains oraux, recueillis de la bouche « d’informateurs » locaux, dont il est le premier rédacteur dans quelque langue que ce soit. Le succès fut foudroyant en France et en Europe. C’est un exemple rare, peut-être unique en son temps, d’une oeuvre considérée par ses contemporains comme une « gloire nationale » en France, qui en fait touchait immédiatement à l’universel et au dialogue des cultures (voire la Shéhérazade de Galland, par exemple, dont le portrait et le caractère devait beaucoup à l’exemple de Dames de Cour françaises).

    Non seulement Galland a révélés ce corpus à l’occident et au monde, mais il l’a fait entrer dans le champ littéraire sur ses terres d’origine, où il était tenu dans le mépris et l’ignorance des lettrés, au risque de se perdre. Ces contes devenus universellement célèbres, attirèrent alors l’attention des lettrés arabes, et, pour l’annecdote, certains contes d’origine indo-persane ne revinrent en Perse, qu’au cours du XIXème siècle, sous la forme de traductions de la version de Galland

    Je possède les traductions les plus célèbres, Galland, Mardrus, Khawam et Bencheikh-Miquel en Pléiade (sans compter d’autres éditions de contes proches par l’inspiration). Celle de Mardrus est à éviter véritablement, sauf à qui s’intéresse à l’orientalisme exotisant et érotisant « fin de siècle ». Mais on est très loin des sources et des racines des Mille et une Nuit.

    Celle de Galland est indispensable, non pas pour qui veut connaître les Mille et une Nuit dans leur plus grande authenticité, non seulement pour son caractère inaugural, mais comme une oeuvre en soi, un sommet de la littérature française et mondiale (d’ailleurs, en temps que tel, Galland mériterait un volume Pléiade, en ajoutant à ses Mille et une Nuits certains de ses autres écrits, mémoires, récits de voyage).

    Je n’ai pas les compétences pour juger des éditions de Khawam et de Bencheikh-Miquel, je laisse ce travail à des commentateurs plus savants et informés que moi en la matière.

    Répondre
      • DraaK fut là
        DraaK fut là dit :

        Comme d’habitude, je vous rejoins, sous la petite réserve que (pour ce que j’en sais) Galland a expurgé son texte en fonction de la morale de son époque et que, s’il faut lire cette édition, il ne faut peut-être pas lire qu’elle.
        De quelle édition s’agit-il, d’ailleurs ?

        Répondre
        • Domonkos Szenes
          Domonkos Szenes dit :

          il est vraiment que Galland avait censuré les passages trop érotiques
          mais il ne faut pas surestimer ce fait, cela ne constituait pas du tout l’essence des 1001 nuits et n’amoindrit aucunement le mérite qu’il a eu de les tirer de l’océan d’oubli qui risquait de les engloutir

          A un certain moment, vers la fin du 19ème siècle, cet aspect érotique est devenu une obsession, sur fond de colonialisme, de fantasmes de « nuits orientales », avec harems, etc. ce qui a conduit un Mardrus à « en rajouter » de façon assez malsaine.

          Puis est venu le second épisode du « procès Galland » avec la « libération sexuelle » des années 70…

          Mais il importe peu, là n’est pas vraiment la question.
          Je ne recommande absolument pas de lire la version Galland de préférence
          à une version plus moderne et plus complète
          je recommande de la lire pour ce qu’elle est : une oeuvre de très grande qualité
          d’un écrivain français du 17ème siècle, un Classique de notre littérature
          (c’est pourquoi j’aimerais voir un volume Pléiade, sous couverture rouge,
          consacré à Galland, avec ses 1001 nuits et certains autres écrits, comme son récit de « voyage à Smyrne » par exemple, cela complèterait bien notre Grand Siècle)

          Pour ma part, j’ai lu cet ouvrage vers l’âge de 13 ou 14 ans, en trois volumes, chez Garnier-Flammarion qui a continué de le rééditer par la suite, on doit toujours la trouver dans cette édition.
          Il en existe certainement d’autres que je n’ai jamais pris la peine de rechercher.

          Répondre
          • Domonkos Szenes
            Domonkos Szenes dit :

            Sauf contredit, qui viendrait de la part de quelqu’un de bien plus savant et informé que moi dans le domaine arabe et persan, je recommanderais l’édition de la Pléiade – sans que cela vienne concurrencer ou éliminer l’oeuvre de Galland, qui appartient à une autre catégorie, comme j’ai tenté de le démontrer ci-dessus.

            Répondre
            • Domonkos Szenes
              Domonkos Szenes dit :

              J’avais bien aimé l’édition de Khawam chez Phébus, qui m’a permis à l’époque de me débarrasser de l’horrible Mardrus, mais elle est dépourvue de tout appareil critique et je ne connais pas sa valeur aux yeux des véritables connaisseurs et spécialistes. L’acquisition de la Pléiade ne m’a pas conduit à me débarrasser de la version Khawam à laquelle je suis sentimentalement attaché, mais depuis que je la possède je n’ai plus ouvert que la Pléiade, les Phébus n’ayant plus qu’un rôle décoratif sur mes étagères.

              Répondre

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *