« Oui, nous sommes bien à la foire aux vanités : le lieu n’est assurément pas moral ; ni joyeux, même si l’on y mène grand bruit. » (William Makepeace Thackeray, dans le prologue de La Foire aux vanités)

William Makepeace Thackeray (1811-1863) est un auteur anglais du XIXe et l’un des plus grands représentants de la littérature victorienne (aux côtés de Dickens auquel on l’oppose souvent).

Ses romans les plus connus sont sans doute :

  • Les Mémoires de Barry Lyndon (1843-1844) ; roman connu ne serait-ce que par l’adaptation cinématographique qu’en a fait Stanley Kubrick.
  • La Foire aux vanités (1847-1848), aussi connu aussi sous le titre anglais de Vanity Fair, et lui-même adapté de nombreuses fois au cinéma (dont la dernière en date par Mira Nair, 2004) ; une oeuvre majeure du XIXe anglais.

Bien que cela n’intéresse personne, j’ai commencé la lecture de ce roman hier soir (09/04/2018) et, dès les premiers paragraphes du prologue, la qualité de l’écriture ainsi que la drôlerie et l’ironie de l’auteur m’ont persuadé qu’il était urgent que j’ouvre sa page sur propagerlefeu.fr

Edition de référence 

  • Folio classique

Mon édition de La Foire aux vanités est en Folio classique (1994), 1071 pages. J’ai passé l’introduction et ne peux rien en dire mais, sur les dix premiers chapitres lus, les notes m’ont paru judicieuses et suffisantes. Le pavé se termine par une chronologie (qui s’achève au décès de l’auteur) et une bibliographie.

Je n’ai pas été alerté par une quelconque faute de traduction.

Le « liard » est cité pour évoquer la pingrerie d’un personnage, Sir Pitt Crawley. A ma connaissance, le liard est une pièce française (?) ; je me suis demandé quelle était la monnaie en version originale : il sera difficile de solliciter le traducteur, Georges Guiffrey, homme de lettres et politique français qui nous a quitté… en 1887.

Si quelqu’un a une édition en langue originale, cela m’intéresse (le genre de détail qui empêche de bien dormir…)

L’édition m’a paru très bonne pour qui veut lire l’auteur sans se ruiner.

Tenue du volume à une main un peu difficile en début de lecture. Le poignet sera plus à l’aise vers le milieu du roman, quand 500 pages seront harmonieusement réparties sous le pouce, d’une part, et l’auriculaire, d’autre part !

C’est un détail, mais le tableau de William Hogarth en couverture me semble admirablement choisi, le point fort du roman étant la galerie de portraits des personnages de la foire aux vanités…

A vous de jouer maintenant !

Pour mémoire, l’édition citée est suivie de la mention [par défaut] qui apparaît s’il n’y a pas encore eu de discussion sur le sujet.

En commentaires, libre à vous de :

  • discuter des mérites et défauts des différentes éditions
  • de la place de l’auteur ou de l’oeuvre dans la culture de son temps
  • de l’importance de l’auteur ou de l’oeuvre pour un lecteur contemporain
  • de ce qu’il représente pour vous
  • des livres ou autres sources très recommandables pour comprendre l’auteur / l’oeuvre / son influence
1 réponse
  1. Lombard
    Lombard dit :

    William Makepeace Thackeray a sa place en Pléiade au même titre que George Eliot. Un jour peut-être ?

    Pour le « liard », voici un extrait et sa traduction qui devraient vous donner des éléments de réponse :

    1/ Texte original (extrait du chapitre VII) :

    « Where’s the farden? » said he. « I gave you three halfpence. Where’s the change, old Tinker?
    — There! » replied Mrs. Tinker, flinging down the coin; « it’s only baronets as cares about farthings.
    — A farthing a day is seven shillings a year, » answered the M.P.; « seven shillings a year is the interest of seven guineas. Take care of your farthings, old Tinker, and your guineas will come quite nat’ral.
    — You may be sure it’s Sir Pitt Crawley, young woman, » said Mrs. Tinker, surlily; « because he looks to his farthings. You’ll know him better afore long.
    — And like me none the worse, Miss Sharp, » said the old gentleman, with an air almost of politeness. « I must be just before I’m generous.
    — He never gave away a farthing in his life, » growled Tinker. »

    2/ Traduction de Georges Guiffrey :

    « Et les liards ? demanda-t-il ; je vous ai donné trois pièces de six liards. Vous avez à me rendre, vieille Tinker !
    — Voilà, répliqua mistress Tinker, lui jetant sa monnaie. Être baronnet pour liarder de la sorte !
    — Un liard par jour, cela fait sept schellings par an, répondit le maître de céans ; sept schellings par an font l’intérêt de sept guinées. Comptez par liards, vieille Tinker, et vous verrez bientôt arriver les guinées.
    — C’est bien sir Pitt Crawley à ne pas vous y tromper, ma jeune dame ; il n’y en a pas un comme lui pour regarder de si près aux liards, dit mistress Tinker d’un air maussade. D’ici à peu vous connaîtrez encore mieux l’homme.
    — Et vous ne m’en aimerez pas moins, miss Sharp, dit le vieux gentilhomme d’un air presque poli ; je suis juste avant d’être généreux.
    — Il n’a de sa vie fait cadeau d’un liard, bougonna la Tinker. »

    Quelques liens sur l’ancien système monétaire anglais en usage au XIXe siècle :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Farthing
    https://omnilogie.fr/O/Livre,_shilling,_penny…_le_syst%C3%A8me_mon%C3%A9taire_anglais_avant_la_d%C3%A9cimalisation
    https://fr.numista.com/catalogue/royaume-uni-1.html (site de numismates)

    Quelques liens sur le système monétaire français en vigueur à l’époque :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liard_(monnaie)
    https://fr.wikiversity.org/wiki/Syst%C3%A8mes_mon%C3%A9taires/Syst%C3%A8me_mon%C3%A9taire_de_l%27Ancien_R%C3%A9gime_Fran%C3%A7ais (très intéressant tableau d’équivalence en fin de cet article)

    Bon courage pour s’y retrouver !

    Quant à notre ami Georges Guiffrey, on peut toujours discuter de sa traduction dans ce cas précis, mais il a tout de même eu bien du mérite…

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