Hérodote est, parmi les historiens et géographes grecs, le plus ancien (480 avant J.-C. à 425 avant J.-C.)

Il est l’auteur des Histoires, connues aussi sous le nom Enquête.

Les Histoires retracent les guerres Médiques, contre les expéditions Perses.

Son plus grand successeur sera Thucydide (dont l’oeuvre sera, elle, centrée sur la guerre entre Athènes et Sparte).

Edition de référence :

Les Belles Lettres [par défaut]

Collection des Universités de France (CUF)

9 volumes + un volume d’index.

Texte bilingue, comme toujours pour cette collection (i.e. texte français à gauche et original grec à droite).

Les prix de chaque volume sont variables, de 23 € à 45 €

Cela porte l’Enquête à environ 300 €, aussi faut-il signaler l’édition Pléiade des historiens grecs, qui regroupe en en un seul volume pratique Hérodote ET Thucydide.

Question(s) annexe(s) :

Si quelqu’un a une explication de la variabilité des prix des Belles lettres, je suis preneur ? Prix déterminé arithmétiquement en fonction du nombre de pages ? Les prix « non psychologiques » sont assez troublants…

A vous de jouer maintenant !

Pour mémoire, l’édition citée est suivie de la mention [par défaut] qui apparaît s’il n’y a pas encore eu de discussion sur le sujet.

En commentaires, libre à vous de :

  • discuter des mérites et défauts des différentes éditions
  • de la place de l’auteur ou de l’oeuvre dans la culture de son temps
  • de l’importance de l’auteur ou de l’oeuvre pour un lecteur contemporain
  • de ce qu’il représente pour vous
  • des livres ou autres sources très recommandables pour comprendre l’auteur / l’oeuvre / son influence
1 réponse
  1. Neo-Birt7
    Neo-Birt7 dit :

    La tradition manuscrite d’Hérodote est bien balisée, mais comporte encore beaucoup d’incertitudes. Il est donc malheureux que le seul traité moderne sur l’histoire du texte soit une montagne branlante d’arguments biaisés ou fallacieux sur laquelle aucun des éditeurs suivants ne s’est, à juste titre, basé : Bertrand Hemmerdinger, “Les manuscrits d’Hérodote et la critique verbale“, Gênes, Institut de philologie classique, 1981 ; on y apprend, entre autres merveilles dont l’auteur a été le premier, et est demeuré le seul, à s’aviser, que “l’archétype des manuscrits médiévaux d’Hérodote est l’autographe perdu du grand philologue alexandrin Aristarque de Samothrace (vers 222-150 avant J.-C)“ (p. 154 ; les preuves qu’il exhibe sont plus que forcées), et que “la langue d’Hérodote avait été jusqu’ici une énigme désespérante (…). La clé de ce mystère : la prose d’Hérodote était chantée“ (p. 170, d’après une affirmation de Lucien de Samosate), c’est-à-dire métrique (pp. 170-173, d’après l’autorité du rhéteur Hermogène ; ces affirmations ne tiennent pas, faute pour Hemmerdinger d’avoir distingué entre clausule rythmique et prose métrique comme d’y avoir regardé d’assez près – il n’a pas lu le travail fondamental de Stanislaw Skimina, “Etat présent des études sur le rythme de la prose grecque. I“, Cracovie, Université de Cracovie, 1937, pp. 4-9, en particulier 6 sqq.). Balayant ces chimères, on s’en tiendra au tableau dressé par le dernier éditeur (Nigel G. Wilson, “Herodoti Historiae recognovit brevique adnotatione critica instruxit“, Oxford Classical Texts, Oxford, Clarendon Press, 2015, I, pp. IX-X) : “there are some sixty medieval and Renaissance manuscripts. None of them is earlier than the tenth century. The stemmatic relations between them are not entirely clear, but for practical purposes the editor can reconstruct an archetype which had two lines of descent. The first is best represented by a copy written early in the tenth century (Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana plut. 70.3 , siglum A), which is often rated the best manuscript overall, and certainly in Book I, if not elsewhere, its superiority is evident. The second line of descent is known as the Roman family (siglum d). This family in turn subdivides: on the one side is another tenth-century copy (Vaticanus gr. 2369, siglum D), on the other the common ancestor of several later copies; the most reliable witnesses in this sub-group, which enable us to reconstruct the text of a lost ancestor (r), have been identified as R (Vaticanus gr. 123), U (Vaticanus Urbinas gr. 88), V (Vienna, Österreichische Nationalbibliothek, hist. gr. 85) and X (Vaticanus fr. 122). (…) A few other manuscripts contribute something, either by preserving good readings from a branch of tradition that no longer survives, or by making intelligent conjectures to remedy faults in the text. The most important of these are C (Bibliotheca Medicea Laurenziana, Conventi Soppressi 207), P (Paris BN grec 1633), T (Bibliotheca Medicea Laurenziana plut. 70.6), and S (Cambridge, Emmanuel College 30) (…)”. L’Hérodote d’Henrik van Herwerden (Utrecht, Kremink, 1884-1889, 4 vol.) compte par-dessus tout pour sa hardiesse textuelle ; la première grande édition menée selon les normes de la critique rationnelle promulguée par Lachmann et Madvig (collation des manuscrits déterminés comme les meilleurs plus diagnostic des passages altérés et adoptions de corrections) a été la maior d’Heinrich Stein (Berlin, Weidmann, 1869-1871, 2 vol.), que les moutures successives de l’Oxford Classical Text de Karl Hude (1906, 1920, 1927) corrigent plutôt qu’elles ne supplantent. De cette dernière, on retiendra surtout la troisième, qui divulgue les leçons du manuscrit D. Hude III a beaucoup servi à l’édition Budé de Philippe-Ernest Legrand (Paris, 1932-1954, 11 vol.) ; cet helléniste, l’un des meilleurs de France – il ne fut pas pour rien, avant la guerre de 14-18, un correspondant régulier de Wilamowitz – a contrôlé les collations de son prédécesseur danois afin de rédiger un apparat critique positif (les variantes adoptées sont donc signées, et pas simplement les seules variantes rejetées, comme c’est le cas dans un apparat négatif), il ramène l’ionien d’Hérodote à davantage de régularité qu’il en avait dans l’OCT, propose un certain nombre de corrections intéressantes et a beaucoup réfléchi sur la composition et la genèse de l’œuvre. L’Hérodote collaboratif de la collection Lorenzo Valla, avec traduction italienne et commentaire historique développé sans être écrasant, vient de s’achever sur le livre VII (Milan, Mondadori, 1977-2017, 9 vol. ; il existe une traduction anglaise mise à jour du seul commentaire de la première moitié de l’Enquête : Oxford, Oxford University Press, 2007) ; ses qualités éditoriales n’en font pas un rival sérieux de Hude et Legrand. Vers la même époque (Leipzig, 1987-1997, 2 vol.) a paru la massive édition Teubner signée du linguiste israélien Haiim B. Rosén, auteur d’une importante grammaire hérodotéenne (”Eine Laut- und Formenlehre der herodotischen Sprachform”, Heidelberg, Winter, 1962) ; il s’agit hélas d’une contre-performance. Critique textuel au-dessous du médiocre, esprit subtil mais confus (la très longue préface couchée dans un latin pâteux et incorrect décourage la lecture même pour des experts), Rosén ne s’attache qu’à la forme des phrases qu’il édite ; il livre un texte à la morphologie très personnelle arrivé à un trop gros apparat critique rempli de fatras orthographique et vierge de toutes conjectures. Hude et Legrand sont désormais supplantés par le nouvel Oxford Classical Text de Wilson ; à ses qualités bien connues d’expert en codicologie, en byzantinologie et en critique textuelle, le savant anglais ajoute le bonus considérable des conjectures inédites de John Enoch Powell, auteur d’un grandiose lexique hérodotéen avant de mettre fin à sa carrière érudite pour se consacrer à la politique britannique, qu’avaient notées le non moins grand Paul Maas dans son propre exemplaire de Hude. On consultera encore le companion de Wilson à ses deux volumes d’OCT : ”Herodotea. Studies on the Text of Herodotus”, Oxford, Clarendon Press, 2015.

    La lecture, même dilettante ou occasionnelle, d’Hérodote requiert la présence d’un commentaire explicatif fourni ; l’Enquête incarne une source essentielle aussi bien pour l’histoire des guerres médiques que pour l’Egypte tardive et la Babylonie achéménide, l’auteur embrassant en effet la quasi-totalité du monde connu à son époque. Les notices et les notes insérées par Legrand dans son édition suffisent à un usage cursif de sa traduction ; de même pour l’annotation d’Andrée Barguet à sa traduction en Pléiade (Paris, 1964 ; elle a été réduite dans la réédition d’Hérodote en Folio, Paris, 1985-1990, 2 vol.). A un niveau plus exigeant, le commentaire bien équilibré des auteurs italiens de la collection Valla rend des services considérables. Le très gros travail de Lionel Scott, ”Historical Commentary on Herodotus, Book 6”, Leyde / Boston, Brill, 2005 (380 p. de commentaire plus 23 appendices cumulant 200 autres p.), ne représente pas toujours un progrès ; en revanche, on doit regarder comme exemplaires les trois volumes d’Alan B. Lloyd, ”Herodotus Book II”, Leyde, 1975-1976-1988, 3 vol. (I : introduction historiographique de 200 pp., II-III : commentaire de 600 p.). Les livres parus dans la collection des Cambridge Greek and Latin Classics (V, par Hornblower, 2013 ; VI, par le même et Pelling, 2017 ; VIII, par Bowie, 2008 ; IX, par Flower et Marincola, 2002) sont de bonnes éditions pour débutants qui vont à l’essentiel.

    La traduction française la plus rigoureuse se trouve aussi être la plus belle : celle de Legrand, qui rend à Hérodote son élégance et sa facilité d’expression, tout en étudiant scrupuleusement le sens. La saveur et l’apparence (fallacieuse) de naïveté du texte grec sont quant à elle admirablement rendues par Henri Berguin aux Classiques Garnier (Paris, 1932, 2 vol.). Legrand et Berguin sont aussi rigoureux l’un que l’autre ; la différence tient à leur texte grec de base, ce qui donne à l’éditeur Budé l’avantage sur son concurrent. Beaucoup plus décevant me paraît l’Hérodote de la Pléiade, signé par Mme Barguet, l’épouse de l’immense égyptologue Paul Barguet, dont c’est l’unique publication savante ; la langue en est ferme et pleine, mais sans grande distinction de style ni doctrine traductologique consciente, le rendu plus lointain que celui de la CUF, le texte de base choisi sans grandes lumières (Hude plutôt que Legrand, ce qui demandait à tout le moins quelque justification). La très vieille traduction Larcher (première édition, 1786 !) revue par Emile Pessoneaux dans des conditions que ce professeur du secondaire laisse souverainement ignorer à son lecteur (Paris, Charpentier, 1870 et réimpr.), ne présente d’intérêt que de curiosité ; c’est une très mauvaise idée de l’avoir dégagée de son riche commentaire perpétuel, car ce dernier, beaucoup plus que l’Hérodote francisé par Larcher, donnait une idée frappante de la manière du Rossignol d’Halicarnasse. Il faut espérer que l’OCT de Wilson inspire à un bon philologue doublé d’un délicat écrivain l’idée de nous donner une traduction dans le français choisi de notre époque.

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