Apollonios de Rhodes, comme sa désignation ne l’indique pas, est né à Alexandrie. Il fut d’ailleurs un des directeurs de la fameuse bibliothèque.
Il apparaît dans cette liste en tant qu’auteur des fameux Argonautiques, épopée retraçant le voyage des Argonautes en quête de la Toison d’or.
L’épopée aura un grand succès et sera imitée par le romain Valérius Flaccus qui écrira ses propres Argonautiques.
Edition de référence :
Les Belles Lettres [par défaut]
Collection des Universités de France (CUF)
3 volumes.
Texte bilingue, comme toujours pour cette collection. Texte établi par Francis Vian, traduction de Emile Delage.
35 € par volume, neuf, sauf le premier à 45 € (le premier volume, plus épais – et même notablement épais pour la collection – réunit deux chants)
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L’édition de référence des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes, pour son balisage de la tradition manuscrite dans l’introduction du tome I (Histoire du texte, pp. XL-LXXII) complété et mis à jour en tête du tome II (pp. IX-XI) comme pour son excellent apparat critique, est celle établie par Francis Vian avec traduction d’Emile Delage en 3 volumes (chants I-II [1974], chant III [1980, 2e édition revue et augmentée, 1995], chant IV [1981]). Le texte en est solidement établi, avec une grande attention à la morphologie comme au dialecte dont témoigne la substantielle Note sur l’orthographie du tome I (pp. LXXII-LXXVII), muni de notices d’une cinquantaine de pages pour chaque chant, et explicité par des Notes complémentaires qui, trop succinctes dans les chants I-II (vol. I, pp. 239-284), s’étoffent aux chants III, le plus célèbre à juste titre en raison de sa dépiction de la passion de Médée pour Jason (vol. II, pp. 111–160) et IV (vol. III, pp. 147-210). Il s’agit là d’un commentaire érudit ne se prêtant pas à une exploitation par des non-hellénistes. Une édition équipée d’un apparat critique beaucoup moins sophistiqué mais qui donne l’essentiel a été faite par le vétéran Hermann Fränkel, une bonne quarantaine d’années après son étude pionnière sur l’histoire du texte de ce poème commandée par son maître Ulrich von Wilamowitz-Möllendorff (‘Die Handschriften der Argonautika des Apollonius von Rhodos’, dans les Nachrichten de l’Akademie der Wissenschaften zu Göttingen. Philologisch-historische Klasse, 1929, pp. 164-190), pour la série des Oxford Classical Texts : « Apollonii Rhodii Argonautica recognovit breuique adnotatione critica instruxit » (1961). On y trouvera un texte plus aventureux que celui de Vian, Fränkel considérant assez souvent comme fautive la tradition manuscrite et proposant donc beaucoup de corrections personnelles et de transpositions de vers. Il est regrettable que Vian en ait tenu un si faible compte dans l’édition Budé, les notes de laquelle tendent à ne pas discuter les interprétations de Fränkel défendues pourtant dans le commentaire critique global auquel le savant anglo-allemand a donné le titre trop modeste de « Noten zu den Argonautika des Apollonios » (Munich, Beck, 1968, 673 p.). La Budé constitue de ce fait un point de départ solide davantage qu’un texte stabilisé loisible d’être tenu pour pérenne, en l’absence de trouvailles manuscrites toujours possibles.
Il existe une excellente édition commentée en italien du chant IV, par Enrico Livrea (« Apollonii Rhodii Argonauticon liber quartus. introduzione, testo critico, traduzione e commento », Florence, La Nuova Italia, 1973, 598 p. petit in-8° ; bibliographie pléthorique, apparat insatisfaisant, critique textuelle plus conservatrice que chez Vian, dont le texte est dans l’ensemble préférable) ; et deux très bons traitements du chants III : la jolie édition Erasme de Vian lui-même, qui dispense l’essentiel en 162 petites pages (Paris, Presses Universitaires de France, 1961), et le premier ‘instalment’, resté unique, du commentaire global exhaustif de Malcolm Campbell (« A Commentary on Apollonius Rhodius Argonautica III 1-471 », Leyde, Brill, 1994, 445 p. grand in-8°), lequel s’était illustré auparavant par de remarquables « Studies in the Third Book of Apollonius Rhodius’ Argonautica » (Hildesheim-New York, Olms, 1983, 141 p.).
La meilleure traduction française est sans contestation celle Budé, revue par Vian, de Delage, un fin connaisseur d’Apollonios doublé d’un lettré à la belle plume (il fit ses thèses sur les Argonautiques et leur auteur à la fin des années 20). Une version du seul chant III existe dans le volume des anciens Classiques Garnier consacré à la poésie alexandrine par Joseph Trabucco, qui devait s’illustrer par la suite en traduisant les Confessions de Saint Augustin dans la même collection (« Oeuvres de Callimaque, suivies des Mimes d’Hérondas et du chant III des Argonautiques d’Apollonios de Rhodes », Paris, 1933) ; elle est passable mais déparée par de trop nombreuses négligences typographiques notamment en ce qui concerne les noms propres, pour ne rien dire de l’annotation qui ne rend pas les services requis pour lire la poésie à la fois érudite et hautement sophistiquée d’Apollonios. Quitte à choisir une alternative à Delage, autant utiliser la traduction, établie sur le même texte grec que celui utilisé par Trabucco (l’édition de Rudolf Merkel : soit la minor de 1852, soit la maior de 1854), d’Henri de la Ville de Mirmont — « Les Argonautiques. Traduction française suivie de notes critiques, mythologiques, géographiques et historiques et de deux index des noms propres », Bordeaux-Paris, Gounouilhou, 1892, 512 p. ; sans avoir l’énergie ni la concision de celle de Delage, Mirmont tendant à un style plutôt expansif, le sens y est consciencieusement exploré et 210 pages de notes serrées, par surcroît élégamment écrites, donnent plus que l’essentiel tout en exploitant au maximum les scholies grecques disponibles, assez abondantes. Mirmont s’était fait les dents avec une grande thèse, aujourd’hui obsolète sauf comme répertoire de faits basiques, parue sous le titre « Apollonios de Rhodes et Virgile. La mythologie et les dieux dans les Argonautiques et dans l’Enéide » (Paris, Hachette, 1894, 786 p.) ; sa version commentée reste méritoire, et même succulente pour le débutant dans la mesure où tout y est glosé en français et que le grec y occupe une place restreinte.