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Considéré comme l’un des précurseurs de la littérature russe moderne avec Alexandre Pouchkine, Nicolas Gogol (1809-1852) représente bien plus que cela : véritable pivot autour duquel s’articulent les différents courants littéraires russes de la seconde partie du XIXe siècle, son influence s’étend au-delà de la Russie et de son époque, à travers l’école gogolienne dont Fiodor Dostoïevski, Mikhaïl Saltykov-Chtchédrine, Ivan Gontcharov ou plus tard Mikhaïl Boulgakov ne sont pas les moindres représentants.

Laissons la parole à Gustave Aucouturier, biographe de Nicolas Gogol et directeur de l’édition en Pléiade :

« Le plus gai des grands classiques russes est un martyr de la foi. […] À trente-trois ans, ayant publié, à très peu de choses près, tout ce qui fonde pour le présent et l’avenir sa gloire littéraire, Gogol est le Molière des lettres russes. Cinq ans plus tard il en devient, dira Tolstoï, le Pascal, mais un Pascal qui n’éveillera d’échos amis qu’après sa mort, et dont la conversion ne lui vaut, guère de son vivant, qu’incompréhension et sarcasmes. […]

Créateur de types humains qui sont devenus dans sa langue des noms comme en français ceux d’Harpagon et de Tartuffe, il reste le père du roman, de la nouvelle et du théâtre russes du XIXe siècle, inventeur et défricheur de presque tous les grands thèmes humains et sociaux qu’ont fait fructifier après lui un Gontcharov, un Dostoïevski, un Tourguéniev, un Tolstoï, un Tchékhov. »

Pour aborder Nicolas Gogol, on peut commencer par un roman – Les Âmes mortes -, une pièce de théâtre – Le Révizor -, et quelques nouvelles extraites des Nouvelles pétersbourgeoises comme Le Manteau, ou tout simplement acquérir ses œuvres complètes en un seul volume édité chez Gallimard dans la collection Pléiade. Mais n’anticipons pas…

  • Biographie de Nicolas Gogol

 

Nicolas Vasilievitch Gogol-Ianovski est né le 19 mars 1809 à Sarotchintsy en Petite Russie (aujourd’hui l’Ukraine). Dès le collège, il rédige un journal où il publie ses premiers essais, une tragédie et une satire. Au lycée il monte une troupe de théâtre et il gère la bibliothèque.

En 1828 il part pour Saint-Pétersbourg et en 1830 il entre au ministère des apanages où il reste un an. Il tente sans succès de devenir acteur puis il écrit quelques essais. Les Veillées à la ferme de Dikan’ka (Les Soirées du hameau) attirent l’attention d’Alexandre Pouchkine qui s’intéressera désormais à la carrière de Gogol.

En mars 1831, Nicolas Gogol obtient une chaire de professeur d’histoire à l’Institut patriotique des jeunes filles. II collabore à divers recueils et, en 1844, il écrit la nouvelle Comment Ivan Ivanovitch en vint à se quereller avec Ivan Nikiforovitch. En 1834, Gogol devient professeur adjoint du cours d’histoire à l’université de Saint-Pétersbourg. Il publie quelques essais puis il démissionne et abandonne l’enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature.

En 1834 il publie deux recueils, les Arabesques et les Récits de Mirgorod, qui contiennent des nouvelles parmi ses plus célèbres : Le Portrait, La Perspective Nevski, Le Journal d’un fou, Le Nez, la Calèche et le Manteau. C’est là qu’il rompt avec la tradition romantique alors en vigueur dans la littérature de son temps, pour écrire des textes dont le caractère naturaliste déplait fortement à la critique conservatrice et déclenche de vifs débats.

Arthur Adamov écrit : « C’est avec Le Manteau que Gogol a exercé la plus grande influence sur la littérature russe de son époque. « Nous sommes tous sortis du Manteau de Gogol », s’écrie Tourgueniev, et Dostoïevski reprend la phrase. »

Le 19 avril 1836 a lieu la première représentation du Révizor, satire de l’administration et des fonctionnaires qui reçoit l’aval du Tsar Nicolas Ier. Mais s’il est félicité par les libéraux pour la pertinence de sa critique des institutions, les plus réactionnaires accusent Gogol de vouloir saper les fondements du régime. Gogol est surpris, puis épouvanté par ces réactions hostiles, affirmant ne vouloir que condamner les vices humaines et non les institutions. Ainsi calomnié, il se sent trahi et incompris. À partir de cette époque, Nicolas Gogol connaît une crise intérieure qui va bouleverser sa carrière et sa vie jusqu’à la fin de ses jours. Il fuit la Russie et part d’abord pour l’Allemagne, la Suisse, la France puis l’Italie. Au total, son exil durera une douzaine d’années.

C’est en Italie que Gogol écrit l’essentiel du roman qui deviendra son chef-d’œuvre, Les Âmes mortes. La trame lui en avait été suggérée par Pouchkine qui, le premier, a compris le génie de Gogol et l’a incité à entreprendre une œuvre ambitieuse. Nicolas Gogol ne se rend pas compte de la portée qu’aura son roman. Il écrit même à Pouchkine : « Ce sujet prend les proportions d’un grand roman qui, je crois, sera très gai. ». Mais quelques temps plus tard, il commence à réaliser l’ambition de son projet. Dans notes, il écrit : « Si quelqu’un eût pu voir les monstres qui à ma propre surprise s’étaient échappés de ma plume, il en aurait frémi.»

Il commence à se préoccuper de religion tout en poursuivant l’écriture de son roman qu’il part faire publier à Moscou en septembre 1841. Mais la censure refuse le manuscrit. Après quelques interventions d’un entourage bienveillant, le roman paraît enfin le 9 mars 1842 sous le titre Les Aventures de Tchitchikov, ou les Âmes mortes. Gogol, dont les modèles littéraires étaient Homère et Cervantès, présente son œuvre comme un poème, ce qui contribue à provoquer l’incompréhension générale. 1842 paraît le roman Tarass Boulba, une version augmentée de la nouvelle parue en recueil en 1835. Les pièces Hyménée et Les Joueurs sont représentées pour la première fois à Saint-Pétersbourg, respectivement le 9 décembre 1842 et le 26 avril 1843.

À partir de la publication des Âmes mortes, la vie de Gogol bascule : il se consacre à l’étude des Évangiles, envisage d’entrer au couvent et projette un pèlerinage à Jérusalem. Il repart pour Rome où il espère écrire une grande œuvre mystique. Puis il revient à Moscou et tombe sous la coupe d’un directeur de conscience fanatique. Entre exaltation et dépression, il poursuit l’écriture des deuxième et troisième parties des Âmes mortes, mais finit par annoncer en 1851 qu’elles ne paraîtront jamais. Entre jeûne et macérations, il termine une vie d’ascèse dans le dénuement le plus extrême, hébergé par le comte Tolstoï. Le 7 février 1852 il brûle le manuscrit de la suite des Âmes mortes, puis il meurt le 21 février 1852 dans sa quarante-deuxième année.

  • Édition de référence des œuvres complètes de Nicolas Gogol

Œuvres complètes de Nicolas Gogol ; Bibliothèque de la Pléiade N°185, Gallimard, 1966 (2080 pages).

Ce volume reprend les traductions de référence disponibles en 1966, ainsi que quelques nouvelles traductions pour les pièces de théâtre et la correspondance qui n’avaient pas fait l’objet de traductions complètes auparavant :

  • Les Soirées du hameau, traduction Michel Aucouturier (in Nouvelles ukrainiennes)
  • Mirgorod, traduction Henri Mongault (in Nouvelles ukrainiennes)

 

  • Taras Boulba, traduction Michel Aucouturier

 

  • La Perspective Nevski, traduction Boris de Schlœzer (in Nouvelles pétersbourgeoises)
  • Le Journal d’un fou, traduction Sylvie Luneau (in Nouvelles pétersbourgeoises)
  • Le Nez, traduction Henri Mongault (in Nouvelles pétersbourgeoises)
  • La Calèche, traduction Henri Mongault (in Nouvelles pétersbourgeoises)
  • Le Manteau, traduction Henri Mongault (in Nouvelles pétersbourgeoises)

 

  • Le Portrait, traduction Henri Mongault (in L’apport de Rome)
  • Rome, traduction Henri Mongault (in L’apport de Rome)
  • Les Nuits de la villa, traduction Gustave Aucouturier (in L’apport de Rome)

 

  • La Matinée d’un homme d’action, traduction Marguerite Derrida (théâtre)
  • Le Procès, traduction Marguerite Derrida (théâtre)
  • L’Antichambre, traduction Marguerite Derrida (théâtre)
  • Scènes de la vie mondaine, traduction Marguerite Derrida (théâtre)
  • Hyménée, traduction André Barsacq (théâtre)
  • Les Joueurs, traduction André Barsacq (théâtre)
  • Le Révizor, traduction André Barsacq (théâtre)
  • Prolongements du Révizor (scènes supprimées, Sortie d’un théâtre, Dénouement du Révizor), traduction par Marguerite Derrida
  • Les Âmes mortes, traduction Henri Mongault
  • Correspondance avec mes amis (passages choisis), traduction José Johannet (in Le grand dessein de Gogol)
  • Confession d’un auteur, traduction José Johannet (in Le grand dessein de Gogol)
  • Méditations sur la Divine Liturgie, traduction José Johannet (in Le grand dessein de Gogol)

Les traductions retenues en Pléiade continuent à faire l’objet de nombreuses rééditions, la plupart chez Gallimard et en éditions de poche.

 

  • Pourquoi l’édition Pléiade constitue-t-elle la meilleure édition française de Nicolas Gogol ?

 

  1. D’une part, l’édition Pléiade rassemble en un volume unique les œuvres complètes de Nicolas Gogol.
  2. Le choix de correspondance correspond à la sélection que Gogol avait lui-même opéré, tandis que les Méditations du la Divine Liturgie est très représentatif des textes de l’écrivain à la fin de sa vie.
  3. En revanche, l’œuvre romanesque – les nouvelles et les romans – ainsi que le théâtre sont bien ici publiés de façon exhaustive.
  4. Les œuvres sont éditées dans leur ordre chronologique.
  5. L’introduction et la chronologie représentent cent-vingt pages, ce qui est suffisamment important pour une analyse de l’œuvre et une biographie, tout en restant accessible au lecteur amateur érudit « moyen » de la Pléiade. Pour des analyses plus détaillées, l’étudiant et le chercheur universitaire pourront accéder aux monographies françaises ou étrangères
  6. Enfin, le choix des traductions est excellent et fait la quasi-unanimité, même s’il peut être ça ou là discuté.
  • À propos du choix de Gallimard pour l’édition en Pléiade et de quelques autres traductions, historiques ou récentes

 

L’excellent site bibliotheque-russe-et-slave.com/ écrit : « Il est usuel de reprocher aux traductions anciennes des œuvres étrangères leur rigidité, leur imprécision, voire des infidélités au texte original. […] Le reproche communément adressé aux traductions anciennes sera plutôt celui du style, jugé trop académique et figé. C’est oublier qu’il est conforme au XIXe siècle. […] On n’écrit plus aujourd’hui le français comme on l’écrivait au XIXe siècle ; il en est exactement de même pour le russe et pour le polonais… Ces traductions sont donc, comme l’a dit Baudelaire […] celles d’hommes de leur temps pour des hommes de leur temps. »

Malgré l’abondance des traductions sorties à l’immédiate après-guerre, le choix de Gallimard s’est judicieusement porté sur les meilleures traducteurs de l’époque allant de la création de la collection à celle de la sortie de l’ouvrage.

Parmi les grands traducteurs retenus pour cette édition des œuvres complètes de Nicolas Gogol, il faut bien entendu citer nos « grands anciens » :

  • Henri Mongault, écrivain et traducteur connu pour ses traductions de Tolstoï, Dostoïevski, Gogol et Tourguéniev a reçu le prix de l’Académie Française pour son travail sur Anna Karénine en 1933.
  • Sylvie Luneau a notamment traduit Gogol, Leskov, Saltykov-Chtchédrine, mais aussi Léon Chestov, Serge Aksakov ou encore Pavel Melnikov-Petcherski.
  • Gustave Aucouturier, journaliste à l’AFP, a consacré toute sa retraite aux traductions de Gogol, Griboïedov, Pouchkine et Lermontov, ainsi qu’au Journaux et carnets de Tolstoï. Il a dirigé l’album Pléiade consacré à Dostoïevski. Jacques Catteau lui a consacré une brève nécrologie élogieuse. Son fils, Michel Aucouturier, qui a également travaillé pour La Pléiade, était surtout connu pour ses travaux sur Boris Pasternak.
  • Boris de Schlœzer, musicologue et écrivain, est l’un des grands traducteurs de nos auteurs russes, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov et Gogol en tête, mais également l’écrivain et polémiste Vassili Rozanov ainsi que l’écrivain et philosophe Léon Chestov, moins connus du grand public français.

La sélection portant sur les nouvelles a dû être difficile : en effet, certaines traductions de Boris de Schlœzer constituent également un bon choix et auraient éventuellement pu être préférées à celles d’Henri Mongault, Sylvie Luneau ou Gustave Aucouturier. Quoi qu’il en soit on reste dans l’élite des grands traducteurs de la littérature russe. Les versions de Boris de Schlœzer sont par ailleurs disponibles en de multiples rééditions et peuvent être comparés à celles retenues en Pléiade.

Sur les traductions disponibles à l’heure actuelle, les débats restent ouverts. Certains lecteurs contemporains affectionnent celles d’André Markowicz, tandis que d’autres trouvent son style trop moderne ou le jugent  insuffisamment pertinent dans ses choix, ne serait-ce que par l’ampleur et la diversité des traductions qu’il propose : en une vingtaine d’années, André Markowicz a traduit tout le théâtre de Tchékhov et celui de Shakespeare, les œuvres complètes de Dostoïevski ainsi que Gorki, Griboïedov, Lermontov, Pouchkine, Boulgakov et de bien d’autres, auxquelles il faut ajouter des traductions en breton… Il faut néanmoins signaler que pour l’entrée au répertoire de la Comédie Française du Révizor en 1999, c’est la traduction d’André Markowicz qui a été retenue, notamment pour le caractère de ses dialogues plus accessibles à un public contemporain.

On peut donc affirmer en 2021 que les traductions retenues par Gallimard, qui datent pour l’essentiel des années 1920 à 1960, restent les traductions de référence. Le lecteur curieux pourra également lire les traductions d’André Markowicz, celles d’Arthur Adamov ainsi que quelques versions plus récentes des Nouvelles.

Rajoutons que le complétiste se devra de relire la traduction historique de Tarass Boulba par Louis Viardot, si souvent rééditée et dont le succès ne se dément pas depuis plus de cent-cinquante ans !

  • Quelques ressources en français sur Nicolas Gogol

Si les ouvrages consacrés à Nicolas Gogol sont nombreux en anglais et en russe, ils le sont moins en français. On peut retenir les monographies suivantes :

  • Nicolas Gogol de Louis Léger, éditions Bloud et Cie, Paris, 1914
  • Gogol de Boris de Schlœzer, Librairie Plon, Collection Le Roman des grandes existences, Paris, 1932
  • Gogol de Boris de Schlœzer, éditions J. Janin, Paris, 1946
  • Gogol, sa vie, ses œuvres de Michel-Rostislav Hofmann, éditions Corrêa, Paris, 1946
  • Nicolas Gogol, dramaturge de Nina Gourfinkel, éditions de l’Arche, Paris, 1956
  • Gogol d’Henri Troyat, éditions Flammarion, Paris, 1971
  • Dans l’ombre de Gogol d’Andreï Siniavski, traduction de Georges Nivat, éditions du Seuil, Paris, 1975
  • Nikolaï Gogol de Vladimir Nabokov, traduction Marie-Odile Fortier-Masek et Fredson Bowers, in. Littératures : I, II et III, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, Paris, 2010
  • La réception de Gogol en France de Claude de Grève, Classiques Garnier, Paris, 2010 (Claude Grève a supervisé la réédition revue et corrigée du Révizor parue en 2009 chez Flammarion, validant ainsi l’essentiel de la traduction d’Arthur Adamov). L’avant-propos est paru dans la Revue de littérature comparée 2009/3 (n°331), pages 259 à 263. À noter qu’en 1894 Claude de Grève avait consacré sa thèse à Gogol en Russie et en France. Essai de réception comparée.
  • Nicolas Gogol, Taras Boulba et l’Ukraine, actes du colloque présentés sous la coordination d’Iryna Dmytrychyn et Maxime Deschanet, éditions de l’Harmattan, Paris, 2016

Enfin, rappelons que la chronologie de Gogol établie Gustave Aucouturier dans l’édition Pléiade, très détaillée et documentée, est hautement recommandable.

  • Historique des traductions françaises et traductions de référence des œuvres de Nicolas Gogol

Ne sont signalées ici que les principales traductions françaises éditées jusqu’au regroupement des traductions de référence dans l’édition en Pléiade de 1966, Au-delà on ne retient ici que les traductions ultérieures les plus marquantes.

 

1/ Nouvelles et recueils de nouvelles

  • Nouvelles choisies… [Les Mémoires d’un fou ; Un ménage d’autrefois ; Le Roi des gnomes], traduction Louis Viardot (avec la collaboration d’Ivan Tourguéniev), Bibliothèque des chemins de fer, Paris, 1845.
    Réédition 1853.
  • Nouvelles russes [Tarass Boulba ; Les mémoires d’un fou ; La calèche ; Un ménage d’autrefois ; Le roi des gnomes], traduction Louis Viardot et Ivan Tourguéniev, éd. Paulin, Paris, 1845.
  • Les veillées du hameau [Le manteau] et Les âmes mortes [extrait], traduction Henri Gautier, Paris, 1887.
  • Les veillées de l’Ukraine, traduction Ely Halpérine-Kaminsky, éditions H. Lecène et H. Oudin, Paris, 1890.
  • Mémoires d’un fou, traduction Henri Gautier, éditions Henri Gautier, collection Nouvelle bibliothèque populaire, Paris, 1893
  • Contes et nouvelles [La terrible vengeance ; Le nez ; Mémoires d’un fou ; La place ensorcelée], traduction Henri Chirol, éditions Flammarion, Paris, 1899.
    Réédition avec des traductions revues et annotées par Valentina Chepiga, éditions Macha Publishing, Paris, 2018.
  • Les Veillées du hameau près de Dikanka ou Les Nuits d’Ukraine, traduction Sonia Lewitzka et Roger Allard, avec des bois dessinés et gravés par Sonia Lewitzka, éditions de La Nouvelle Revue Française, Paris, 1921.
  • Récits de Pétersbourg [Le Manteau. Le Nez. La Perspective Nevsky], traduction de Boris de Schlœzer, éditions de la Pléiade : J. Schiffrin et Cie, 1925.
    Traduction de référence pour La Perspective Nevsky, qui sera reprise dans l’édition Pléiade de 1966.
    Rééditions 1946 (édition J.-B. Janin) et 1992 (éditions Flammarion) .
  • Journal d’un fou, traduction Boris de Schloezer et Jacques Schiffrin, édition illustrée avec des gravures de Alexandre Alexeïeff, Paris, 1927.
  • Veillées d’Ukraine, traduction Jarl Priel, illustrations Henry Chapront, éditions À l’enseigne du Pot cassé, Paris, 1928.
    Réédition 1936 (éditions Émile-Paul frères).
  • Le Manteau, traduction M. Chandibine [suivi d’une étude sur Gogol de Prosper Mérimée et d’un épisode des Âmes mortes traduit par Mérimée], édition Hatier, 1929.
  • Le Portrait, traduction Doussia Ergaz, suivi du Journal d’un fou, traduction de Boris de Schloezer et Jacques Schiffrin., illustrations Alexandre Alexeïeff, éditions de la Pléiade, J. Schiffrin, Paris, 1929.
  • Viy, traduction Vivier-Kousnetzoff, illustrations en couleurs de Constantin Kousnetzoff, éditions René Kieffer, Paris, 1930.
    Réédition 1931.
  • Nouvelles, traduction Henri Mongault, éditions Gallimard, Paris, 1938.
    Traduction de référence qui sera reprise dans l’édition Pléiade de 1966.
  • Le Portrait, traduction Henri Mongault, dessins originaux de Denyse de Bravura, éditions Rombaldi, Paris, 1941 (reprend la traduction de référence d’Henri Mongault).

Juste après la seconde guerre mondiale, les nouvelles traductions fleurissent :

  • La Foire de Sorochinietz, traduction de Jarl Priel, eaux-fortes originales de Véra, éditions Galatea, Paris, 1945.
  • Œuvres de Nicolas Gogol, traduction Serge Taratoula, illustrations Nicolas Krycevsky, éditions P. Ardent, Paris, 1945.
  • La veillée de la St-Jean, traduction A. Landré et H. Wellé, éditions Librairie Mercure, Paris, 1945.
  • Le Journal d’un fou, traduction de Michel-Rostislav Hofmann, éditions du Chêne, Paris, 1946.
  • Les Veillées du hameau près de Dikanka, traduction de Ch. Tremel et J. Chuzeville, éditions du Chêne, Paris, 1946.
  • Mirgorod suivi de Tarass Boulba [extraits], traduction de Charles Tremel, éditions du Chêne, Paris, 1947.
  • Journal d’un fou, traduction de Sylvie Luneau, éditions F. Hazan, Paris, 1948. Traduction de référence qui sera reprise dans l’édition Pléiade de 1966.
  • Le Nez, traduction Bella Alexandrov et Henri Ghill, in Parallèle 50, 29 septembre 1950
  • Les Joueurs, histoire ancienne, traduction André Pfulb, in Europe, 30e année, n° 79-80, Juillet 1952.
  • La matinée d’un homme occupé, l’Antichambre, traduction Véra Volmane, éditions P. Seghers, 1952.
  • Le Portrait, traduction Elsa Triolet, illustrations Koukriniksi, éditions les Éditeurs français réunis, Paris, 1952.
  • Cinq récits [Comment Ivan Ivanovitch se brouilla avec Ivan Nikiforovitch. Ivan Fedorovitch Chponka et sa tante. Le Nez. Le Manteau. La Calèche], traduction Arthur Adamov, Club des libraires de France, Paris, 1961.
  • Le Manteau, traduction Xavier Marmier, eaux-fortes Lars Bo, éditions A. Dérue, Paris, 1961.

Parmi les traductions récentes des nouvelles, on peut noter :

  • Nouvelles de Pétersbourg, traduction Jean-Louis Backès, Bernard Kreise et Vladimir Volkoff, éditions Librairie générale française, Paris, 1998.
  • Nouvelles de Pétersbourg, traduction Annie Denizot, Myriam Désert et Nadine Favre, éditions Ellipses, Paris, 1998.
  • Les nouvelles de Pétersbourg, traduction André Markowicz, éditions Actes Sud, Arles, 2007.
  • Le nez suivi de Le manteau, traduction Anne Coldefy-Faucard, éditions Flammarion, collection Librio, Paris, 2009
  • Le nez, traduction Arthur Larrue, éditions Allia, Paris, 2014.

2/ Taras Boulba (roman)

 

  • Tarass Boulba, traduction Louis Viardot, éditions Louis Hachette et Cie, collection Bibliothèque des chemins de fer 4e série – Littératures anciennes et étrangères, Paris, 1853.
    La traduction historique de Louis Viardot connaîtra une extraordinaire longévité puisqu’elle fera l’objet de réimpressions et rééditions en 1872, 1874, 1882, 1892,1893 (2e éd.), 1896 (3e éd. dans la Bibliothèque des écoles et des familles), 1902 (4e éd.), 1925 (7e éd.), 1936 (Bibliothèque de la jeunesse), 1946 (éditions de Montsouris), 1947 et 1956 (éditions Gründ), 1949 (Les Compagnons du livre), 1959 (éditions du Temps), 1962 (éditions O.D.E.J.), 1969 (éditions Chaix-Desfossés-Néogravure), 1978 et 1979 (Hachette) et 1996 (éditions Bookking International).
  • Tarass Boulba, mœurs des Cosaques Zaporogues, traduction Boris Tseytline et Ernest Jaubert, éditions H. Lecène et H. Oudin, Paris, 1889.
    Réédition 1890.
  • Tarass Boulba, traduction Michel Delines, éditions Flammarion, Paris, 1891
  • Taras Bulba [sic], Librairie illustrée, collection Chefs-d’œuvre du siècle illustré, Paris, 1892.
  • Tarass Boulba, traduction Jarl Priel, illustrations Alexandra Potozky-Stchekotikhina, éditions À l’enseigne du Pot cassé, Paris, 1927.
    Rééditions 1935 (éditions Librairie-Impr. réunies Émile-Paul frères), 1990 et 2009 (Flammarion).
  • Tarass Boulba, édition bilingue, traduction Hippolyte Witte, Paris, 1930.
    Réédition chez Plon, 1936 et 1956.
  • Tarass Boulba, traduction Jarl Priel, eaux-fortes de A. Grinevsky, éditions de La Pléiade, Paris, 1931.
    Réédition avec des illustrations de Dan Solojoff aux éditions G.P. (1957).
  • Tarass Boulba, traduction B. Jérome, illustrations M. Lecoutre, éditions Delagrave, Paris, 1932.
    Réimpressions 1952 et 1958. Réédition 1965 (illustrations Pierre Leroy).
  • Tarass Boulba, traduction Marie Alexandre, éditions Gründ, Paris, 1937.
  • Tarass Boulba, traduction Madeleine et Michel Eristov, éditions Garamond, Paris, 1948.
  • Tarass Boulba, traduction Marc Séménoff, éditions Hatier, Paris, 1949.
  • Tarass Boulba, traduction M. V. Voutchkovitch, éditions Gérard et Cie, Verviers, 1960.
    Rééditions 1962 et 1963.
  • Tarass Boulba, traduction Claude Martineau, illustrations de Jean Cheval d’après Alfred Paris, éditions de l’Érable, Paris, 1967.

3/ Les Âmes mortes (roman)

 

  • Les Âmes mortes, traduction Eugène Moreau, éditions G. Havard, Paris, 1858. Rééditions 1859 et 1860.
  • Les Âmes mortes, traduction Ernest Charrière, éditions Hachette, Paris, 1885.
    Rééditions 1897, 1912 et 1915.
    Rééditions en deux tomes 1897 et 1906.
  • Les Âmes mortes, traduction Marc Séménoff, éditions Librairie Ollendorff, Paris, 1922. Rééditions 1935 (A. Michel), 1948 et 1967 (Ollendorff), 1990, 2009 et 2014 (Flammarion).
  • Les Aventures de Tchitchikov ou les âmes mortes. Poème. traduction Henri Mongault, tomes 1 et 2 ; éditions Bossard, 140, boulevard Saint-Germain, 1925.
    C’est la première traduction intégrale. Elle est notre traduction de référence qui sera reprise dans l’édition Pléiade de 1966. Réédition chez Gallimard en 1949, dans la collection Les Classiques russes.
  • Les Âmes mortes, traduction ?, avec des eaux fortes de Marc Chagall, éditions Ambroise Vollard, Paris, 1926.
    On peut signaler qu’un exemplaire de la réédition de cet ouvrage datant de 1948, paru aux éditions Tériade, ayant appartenu à Fred Mella et dédicacé par Chagall a été adjugé 52000 € lors d’une vente aux enchères chez Artcurial en septembre 2020.
  • Les âmes mortes, traduction Rostislav Hofmann, édition Corrêa, Paris, 1946.
  • Les Aventures de Tchitchikov ou les Âmes mortes, traduction Madeleine Eristov Gengis-Khan et Boris de Schloezer, éditions Le Club français du livre 1952.
    Réédition 1966, puis 1990 (éditions du Seuil).
  • Les Âmes mortes, traduction Victoria Achères, Club bibliophile de France, 1957.
  • Les Âmes mortes, traduction Arthur Adamov, éditions Gérard et Cie, Verviers, 1962.
    Réédition 1964 (avec des illustrations de Marc Chagall).

4/ Le Révizor (théâtre)

  • L’inspecteur en tournée (Révizor) comédie en cinq actes, traduction A. Challandes, éditions Sandoz et Fischbacher, Paris et Neuchâtel, 1872.
    2e édition 1909.
  • Le Révizor in Les deux chefs-d’œuvre du théâtre russe : Revisor [sic], par Nicolas Gogol – Trop d’esprit nuit, par A. S. Griboïédov,  traduction française E. Gothi, éditions Paul Ollendorff, Paris, 1893.
  • L’Inspecteur en tournée (Revisor), comédie en cinq actes par Nicolas Gogol, traduction A. Challandes, (2e édition), édition Georg, Genève, 1909.
  • L’inspecteur, traduction Ernest Combes, éditions Larousse, Paris, 1914.
    Réédition 1918.
  • Le Révizor suivi de Mariage, traduction Marc Séménoff, éditions Plon-Nourrit et Cie, 1922.
  • L’Inspecteur général, comédie en 5 actes, traduction Prosper Mérimée (de 1836), éditions Alexandre Hatier, Paris, 1926.
    Rééditions 1927 (Hatier) et 1930 (éditions du Divan), 1971 (éditions Roissard)
  • Le Révizor, traduction Arthur Adamov, éditions de l’Arche, Paris, 1958.
    Rééditions 1988, 2009 et 2017 (Flammarion) et 1989 (l’Arche).

Parmi les traductions récentes, la plus notable est :

  • Le Révizor, traduction André Markowicz, éditions Papiers, Arles, 1992.

5/ Autres pièces de théâtre

 

  • Hyménée, événement fort invraisemblable en 2 actes, traduction Denis Roche, in La Nouvelle Revue Française, 1er juin – 1er juillet 1921.
    2e édition 1922.
  • Les Aigrefins ou les Joueurs, comédie inédite en 1 acte, traduction Denis Roche, in l’Alsace française, 30 octobre 1926.
  • Un homme difficile à marier, comédie en 2 actes et 3 tableaux, traduction et adaptation Michel Delines, in La Revue française, 28 août- 5 septembre 1926.
  • Hyménée, une histoire tout à fait invraisemblable en 2 actes, traduction Georges Daniel, éditions de l’Arche, Paris, 1965.

Parmi les traductions récentes, les plus notables sont :

  • Le mariage : une aventure parfaitement invraisemblable en 2 actes, traduction André Markowicz, éditions Actes Sud, Arles, 1992.
  • Les Joueurs, traduction André Markowicz, éditions Papiers, Arles, 1992

Les traductions d’André Markowicz ont fait l’objet d’un recueil intitulé Théâtre complet de Nicolaï Gogol, éditions Actes Sud, 1998.

 

 

6/ Correspondance et écrits divers

 

  • Lettres sur l’art, la philosophie, la religion, traduction Marc Séménoff, librairie Félix Alcan, Paris, 1926.
  • Méditations sur la divine liturgie, traduction Victor Balalaeff, éditions Desclée, de Brouwer, Paris, 1952.
  • Lettres spirituelles et familières, traduction Jean Chuzeville, éditions Bernard Grasset, Paris, 1957.
  • Réédition 2016 sous le titre Il faut aimer la Russie – Gogol
3 réponses
  1. Marc Dz
    Marc Dz dit :

    Concernant « Les Âmes mortes » : 1) la traduction de Moreau est d’abord parue en feuilleton en 1854 dans « Le Mousquetaire », le journal d’Alexandre Dumas ; 2) l’édition originale de la traduction de Charrière est de 1859, en deux volumes chez Hachette ; 3) l’édition de 1926 avec des illustrations de Chagall contient la traduction de Mongault de l’année précédente.

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  2. Marc Dz
    Marc Dz dit :

    Concernant « Le Révizor » : 1) « L’Inspecteur général », traduction de Prosper Mérimée, Michel-Lévy frères, Paris, 1853 ; 2) la traduction d’Adamir Challandes est de 1874 ; 3) « Le Révizor ou l’Inspecteur général », traduction André Barsacq, d’abord dans « France Illustration » en 1949, puis en livre (sous le simple titre « Le Révizor ») en 1955, éditions Denoël, Paris, cette fois avec « Hyménée » et « Les Joueurs » par le même traducteur.

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  3. Lombard
    Lombard dit :

    Merci beaucoup Marc Dz pour ces précisions et ces corrections.
    Concernant le domaine étranger, les informations dont je dispose à propos des traductions historiques proviennent souvent des catalogues raisonnés de la BNF qui dans ce cas précis se sont montrés incomplets. On voit ici que le site ne prétend pas être une référence bibliophilique, mais se propose plutôt de répertorier les différentes traductions afin de déterminer quelles furent les « historiques », d’établir en quoi peuvent-elles être jugées fautives ou incomplètes en l’état de nos connaissances actuelles, et surtout de conseiller la « meilleure » traduction à un lecteur qui souhaiterait découvrir ou redécouvrir une œuvre classique étrangère.
    Si DraaK fut là pense que c’est utile, je peux éventuellement corriger et enrichir les paragraphes correspondants avec vos informations.
    Tout apport au site nous est précieux. Merci encore.

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