William Blake (1757 – 1827) est un artiste peintre et poète britannique.
Il illustre ses propres poèmes étranges inspirés de visions et tient une place tout à fait singulière dans l’histoire littéraire et dans l’histoire de la peinture.
Il illustra également les œuvres de Milton, de Mary Wollstonecraft (la maman de Mary Shelley, créatrice de Frankenstein), et mourut avant de terminer l’illustration de Dante.
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Les « meilleures éditions » de Blake doivent bien évidemment comprendre les illustrations, inséparables du texte.
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Il existe de très nombreuses traductions pour « Les chants d’Innocence et d’Expérience » et « Le mariage du Ciel et de l’Enfer » – au moins 5 ou 6 versions. Un grand nombre sont d’assez piètre qualité et ne rendent pas justice à la fluidité et aux sonorités du texte d’origine, alourdissant la forme anglaise (inversion sujet-verbe notamment).
La seule traduction intégrale de Blake est celle par Pierre Leyris et Jacques Blondel en 6 volumes : Oeuvres I à IV (Aubier/Flammarion) suivi de « Milton – Le jugement dernier » et « Ecrits prophétiques des dernières années » (José Corti).
En particulier, le tome IV propose le texte « Vala ou Les quatre vivants », texte qui est rarement présent en intégralité dans les éditions anglaises.
Parmi les autres traductions à privilégier pour « Le mariage du Ciel et de l’Enfer », celles proposées par Alain Suied (qui traduit également « Les chants d’Innocence et d’Expérience » – les deux chez Arfuyen) et celle de Jean-Yves Lacroix (Allia) sont de très bonne qualité.
Merci Tlacuilo,
Connaissez-vous les éditions anglaises recommandables ?
Auriez-vous également de bonnes recommandations de livres sur l’auteur ou de livres de critique littéraire sur ses textes ?
(Je vais commander les éditions que vous avez sélectionnées et mettre la page à jour dès mon retour de vacances ; sono in Puglia sotto il sole d’estate.)
Merci pour cette information concernant les volumes V & VI de Blake. J’ai trouvé récemment les quatre volumes Aubier/Flammarion d’occasion. J’avais appris que le volume V n’était jamais sorti chez eux et je pensais le projet abandonné. Je ne savais pas que lesdits volumes avaient vu le jour chez Corti. Je m’en vais les acquérir.
Un peu comme pour Klima, dont j’espère l’achèvement des litteraria et theatralia aux éditions du Canoë.
Pour les éditions anglaises, il me semble que les « Complete Poems » chez Penguin, ou la version (encore plus complète) de Anchor Books, « The complete poetry and prose » sont parfaites (la première, Penguin oblige, étant plus abordable).
L’arnaque, c’est notamment Delphi, qui pond un « Complete works » qui ne reproduit pas du tout l’intégralité (« Vala » justement y est amputé de quelques nuits, quand d’autres éditions ne font carrément pas l’impasse sur ce texte ou les premiers écrits).
Pour compléter avec l’oeuvre dessinée ou peinte : « The complete illuminated books », chez Thames & Hudson.
Pour les réflexions sur Blake et sa vie, pas grand-chose de convaincant – ou plutôt, chaque tentative que j’ai croisée laisse à désirer.
Gilbert Keith Chesterton – « William Blake » – n’a strictement rien compris. C’est bien écrit, mais totalement à côté du personnage, sombrant dans la lecture mystique gratuite et les interprétations hâtives.
William Butler Yeats – « William Blake et ses illustrations pour la Divine Comédie » – propose déjà bien mieux, en se focalisant sur un élément spécifique du corpus blakien.
Christine Jordis – « William Blake ou l’infini » – fait des parallèles intéressants avec Nietzsche, mais fournit pléthore d’anecdotes non sourcées à la réalité discutable. En prime, elle s’appuie parfois sur Darras, poète charcuteur de Blake pour la nrf (c’est lui qui fait de l’inversion systématique verbe/sujet, sous prétexte de rendre la chose plus poétique et ne réussissant qu’à la rendre illisible).
Armand Himy – « William Blake » – peut-être un des plus corrects côté français, mais rien d’essentiel. Là encore, 3-4 erreurs manifestes ou caricatures qui portent préjudice au travail de l’auteur.
Peut-être est-ce encore avec « William Blake, le génie visionnaire du romantisme anglais », catalogue de l’exposition du Petit Palais, que l’on a un aperçu de Blake à la fois général et éclectique, avec suffisamment de voix différentes pour trouver à y piocher où l’on souhaite.
Blake a eu droit à sa mythologie, du fait de ses prétendues visions, de la multiplicité de ses supports (gravure, peinture, poésie…), de sa lecture religieuse controversée, son penchant révolutionnaire et son relatif anonymat (sa tombe, par exemple, n’a été identifiée que dans les années 2010),…
Et les coupables de cette mythologie, appuyant l’aspect mystique du personnage, sont notamment ses premiers biographes anglais (ou Huxley et ses « Portes de la perception » notamment). Donc toute lecture sur Blake est à prendre avec méfiance. Je n’ai fait que parcourir les travaux anglais et je n’en ai ni une vision exhaustive (en même temps, exhaustif et Blake, c’est antinomique !), ni un avis tranché sur leur contenu.
Je crois que le « World of Art: William Blake » de Kathleen Raine est bien.
Alexander Gilchrist – « The life of William Blake » m’a laissé dubitatif pour ce que j’en ai parcouru. C’est lui qui rapporte un bon nombre d’anecdotes mystiques et autres visions. Problème : il est né un an après la mort de Blake… D’où proviennent ses anecdotes, et peut-on lui faire confiance ? J’ai des doutes.